Sur la Route des Phares

ROAD TRIP SUR LA MYTHIQUE ROUTE DES PHARES

Bretagne – France

On a tous entendu parler de la fameuse route 66 aux Etats Unis mais il existe une route française bien plus mythique encore. Il faudra traverser l’Atlantique et te rendre au ‘Bout du Monde’ pour la découvrir… 

Le Bout du Monde est la partie la plus à l’ouest de France. Quand on se tient là, debout, regardant l’horizon face à l’océan, on fait face à l’Amérique. Il te faudra voyager jusqu’à ce bout du monde pour découvrir la Route des Phares.

Pour cette escapade française, j’ai choisi la Bretagne. Vague souvenir d’une enfance au camping en pays Brestois me poussa à revenir sur ces terres ancestrales et à redécouvrir cette magnifique région. Cette fois ci pas d’avion, ni de tuk tuk mais un van aménagé qui nous permettra d’être complètement autonome.

Le décor étant planté, nous voilà arrivés de nuit en Bretagne…

LA ROUTE DES PHARES

Notre Road trip breton débute par un réveil brumeux en bord d’océan, le bruit des vagues qui s’écrasent contre les rochers et l’odeur si particulière des embruns emplissent mes narines, j’ouvre la porte latérale pour découvrir avec délice cette vue incroyable sur le phare du Petit Minou.

Je distingue le phare encore clignotant enveloppé dans un épais manteau de brouillard. Nous sommes gâtés, la Bretagne authentique nous réserve un accueil digne de ce nom. Pour moi la Bretagne c’est une atmosphère mystérieuse. Nous voilà donc dans le vif du sujet, la route des phares commence avec le phare du Petit Minou.

Nous tombons à pic car nous sommes en plein milieu du week end des journées du Patrimoine. Le phare du Petit Minou, fermé depuis qu’il a été automatisé, n’ouvre ses portes qu’à cette occasion.

La chance souriant aux chanceux, après notre petit déjeuner avec vue sur le phare, nous sommes accueillis par Sophie, bénévole ce matin pour le phare. Sophie, chargée de communication pour Brest Terres Océanes est aussi une bénévole habitant le village tout proche de ce phare. Il est intéressant la diversité des bénévoles venus ce matin là pour compter l’histoire du Petit Minou.

Nous grimpons les marches du phare à la découverte de son histoire, de ses habitants, de ses souvenirs et de sa nécessité.

26 mètres plus haut nous voilà surplombant la jetée face à la presque île de Crozon.

Le brouillard commence à se dissiper et nous distinguons la côte face à nous. Les couleurs de la houle se mêlent au ciel et nous admirons en silence ce spectacle. Je comprends tout de suite l’état d’esprit des gardiens de phare et l’amour pour leur métier. Je fais le tour de la Tourelle et observe la vue à 360 degré. Le temps semble suspendu…

Paraît-il que lorsque le soleil est présent la couleur de l’eau au pied du phare est d’un bleu turquoise éblouissant qui n’a rien à envier aux Bahamas. Merci de m’envoyer une photo si vous y allez un jour de grand soleil.

Nous apprenons lors de notre visite qu’il y a trois types de phares : 

– le paradis, positionné sur le littoral

– le purgatoire, généralement construit sur un éperon rocheux

– l’enfer, les phares de pleine mer

Le Petit Minou, construit en 1848, lui est un phare de type ‘Paradis’. Il fait parti des 220 phares français.

Nous redescendons les marches lentement de façon à prolonger notre visite dans ce temple de la mer. Temple qui va bientôt refermer ses portes, derrière ses derniers visiteurs éphémères pour se replonger dans le silence et se laisser bercer par le vent et le bruit des vagues pour une nouvelle année.

Nous remontons le pont de pierre et nous nous retournons une dernière fois afin d’admirer ce joli bijou breton.

Cette première étape nous a mis l’eau à la bouche, la route des phares continue…

LE PHARE DE SAINT MATHIEU

Il est 16h et le soleil joue à cache-cache derrière les nuages. Les badauds se promènent le long du littoral à la Pointe St Mathieu sur la commune de Plougonvelin. Le phare rouge et blanc veille sur eux.

La brise est douce et les températures sont très agréables pour la saison. Nous montons les 5 marches de l’entrée du phare et nous sommes accueillies par Corinne et Aurélie. Corinne travaille depuis 12 ans au phare de St Mathieu et connaît tous les détails de son histoire.

Le Phare St Mathieu est l’une des sentinelles de la Mer d’Iroise, entre l’Océan Atlantique et La Manche. Cette région recense plus d’un tiers des Phares en France (au total 220). C’est définitivement une région “phare” pour les passionnés de phares.

Nous voilà donc parti pour notre exercice quotidien en Bretagne, la montée d’escalier de phare. Après avoir gravi 163 marches, la dernière échelle nous attends. “Attention à la tête” nous crie Iwein, jeune guide au phare St Mathieu. En passant la porte je distingue un sourire radieux sous son masque. Son accueil sur la tourelle est chaleureux.

Nous voici donc au sommet à 58 m au dessus du niveau de la mer, la vue est étourdissante, il ne faut pas avoir le vertige.

Par temps dégagé, depuis le chemin de ronde, nous pouvons voir jusqu’à 33 kms, de la pointe du Raz, au goulet de Brest, de la presque île du Crozon, jusqu’aux îles de Molène et Ouessant… Le parc marin naturel d’Iroise est juste époustouflant, nous allons vite en avoir la confirmation lors de notre sortie en mer avec Archipel Excursion le lendemain.

Pendant que nos yeux de perdent à l’infini sur l’horizon, Iwein nous compte les anecdotes de vieux gardiens de phare comme Gaston.

Pour moi c’est une grande première de monter en haut des phares mais je dois dire que cette vie de gardien de phare était vraiment singulière. Le courage et la volonté de vivre isolé, souvent seul, juste avec le bruit de la Nature déchainée… cette façon de vivre permet vraiment d’en apprendre plus sur soi même… J’aurais peut être pu être gardienne de Phare.

L’ILE D’OUESSANT ET SES PHARES

Nous ne pouvions pas nous intéresser à la Route des Phares sans aller au bout du “Bout du monde” et en découvrir ses gardiens. Quatre phares ont élus domicile aux abords de cette charmante petite île.

Après une traversée sur une mer d’huile avec Pen Ar Bed, nous posons les pieds sur la terre ferme et nous sommes accueillis par Perrine et Yan de ‘La Bicyclette’. Fanch, le gérant de la Bicyclette, les avaient avertis, ils nous attendent, nos montures sont prêtes pour une journée de folie.

Nous voilà donc chevauchant nos vélos électriques pour faire le tour de l’île dans la journée. Notre première halte sera le Phare du Créac’h, le plus puissant d’Europe. Ses lanternes ont une portée de 60kms. Tu trouveras le Musée des phares et balises dans les bâtiments au pied du phare. Ce musée retrace l’histoire des phares et de la signalisation maritime.

Nous passons de longues minutes la tête en l’air à l’observer, se sentant tout petit à côté de sa taille de 47m avant de profiter de la vue sur l’océan. Le phare est situé sur la côte Nord, le côté le plus sauvage de l’île. Peu de verdure mais de grosses roches granitiques ciselés par la force des tempêtes qui offrent des couleurs passant du gris au orange sous les caresses des rayons du soleil. 

Après avoir joué longuement sur les rochers, la faim se fait sentir. Après une halte “chez Jeanne” pour déguster deux délicieuses crêpes bretonne chacun, bien entendu salée et sucrée (caramel beurre salé et amandes effilées, une tuerie), nous reprenons notre découverte des phares.

Pauline de l’Office de Tourisme d’Ouessant, nous conseilla de continuer notre chemin par la Pointe de Pern avec une vue sur les phares de Nividic et de la Jument, tout deux en mer. La pointe de Pern est très souvent balayée par de fortes tempêtes en hiver et les courants y sont très violents. La brume est très souvent présente lors du lever du soleil.

Lors de notre passage, le soleil étant de la partie et la douceur du climat était très agréable. Nous avons déposés nos vélos près de la Villa des tempêtes, cette ruine sur la pointe, elle abritait une corne de brume qui fonctionnait avec un système à vapeur jusqu’en 1900. De loin nous apercevons le phare de la Jument, monument perdu en mer guidant les marins.

Nous n’avons pas eu le temps de faire le tour complet de l’île mais je te conseille fortement d’y rester 2 à 3 jours pour faire le tour et découvrir le phare de Kéréon, le Stiff et surtout pour profiter pleinement de ce petit havre de paix. 

LE PETIT DERNIER, MON PRÉFÉRÉ

Un certain nombre de phares sont en mer (l’enfer ! est ce que tu as suivi les 3 types de phares). Certains d’entre eux sont inaccessibles ou presque à cause des conditions en mer. 

Nous avons eu la chance de pouvoir nous approcher de l’un d’entre eux lors de notre excursion en mer d’Iroise à la découverte des dauphins et des phoques, le Phare des Pierres Noires. Lui aussi rouge et blanc, il trône au dessus de l’eau à 28m de hauteur. Pour la petite histoire sa construction qui durera 5 ans devait au préalable se faire sur la roche du diamant et cet édifice aurait dû prendre le nom de phare du Diamant mais des limitations techniques et de construction ont fait changer d’avis les experts des ponts et chaussés. Il a donc été construit sur la roche de la grande Pierre Noire pour accueillir ce phare à la forme tronconique. Son nom passa donc de Phare du Diamant au Phare des Pierres Noires. 

Si je m’osais à quelques lignes de poésie je pourrais rajouter que l’éclat des lumières du phare des Pierres Noires, brille comme un diamant sur son promontoire, pour éviter à nos marins de nombreux déboires.

BON A SAVOIR

Brest Terres Océanes et tous les offices de tourisme de la région mettent à disposition un carnet de voyage en réalité augmenté sur la route des phares. Quand tu passes ton téléphone sur les photos, tu peux visionner une courte vidéo réalisée en drone pour chaque phare. C’est plutôt sympa comme idée pour ceux qui ont le vertige…

La chaine youtube de Brest Terres Océanes est aussi disponible avec une playlist spéciale vidéos de phares, pour les plus grands passionnés. … oui je parle de toi Sophie … 

Près de Brest des visites peuvent se faire au Phare St Mathieu et au Phare de Trézien (entrée : 3,5€/adulte). Le Phare du Petit Minou se visite une seule fois dans l’année lors des journées du Patrimoine (gratuit). Attention les réservations sont limitées et partent très vite.

Sur l’île d’Ouessant le phare du Stiff se visite aussi, l’entrée est à 5€.

Le plus haut phare d’Europe lui se trouve un peu plus haut sur la côte Française, située sur l’île Vierge et culminant à 82 mètres avec pas moins de 397 marches. Il se visite également.

N’oublie pas de vérifier les jours de visite pour ces 4 phares !

Je te souhaite une bonne route des Phares  🚨

Marlene

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One Comment
  1. quickdaytrip

    Très bon article, agréable a lire 👌🏼

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